C’est un développement majeur au Proche Orient, qui rebattra les cartes dans la région même s’il est encore trop tôt pour en évaluer précisément les conséquences : le raid israélien sur l’Iran mené par 200 avions dans la nuit de jeudi à vendredi, a décapité l’appareil militaire du régime islamiste et frappé de nombreuses cibles militaires, quoique curieusement un seul site du complexe nucléaire iranien, pourtant au cœur de la crise : le site d’enrichissement de Natanz.
Une attaque évoquée, ou crainte, tant elle semble porteuse d’embrasement, depuis des décennies mais qui semblait ces derniers temps être devenue inévitable : Israël a affirmé disposer de renseignements selon lesquels l’Iran s’apprêtait à produire des bombes nucléaires, et même à les monter sur des vecteurs, en clair des missiles. La victoire tactique d’Israël semble totale, mais la victoire stratégique moins : ce raid parfaitement réussi, sans pertes pour l’aviation israélienne ni victimes collatérales, n’a fait qu’effleurer le complexe nucléaire iranien, pourtant au cœur de la crise puisqu’il cherchait certainement à produire des bombes atomiques. Israël n’a visé qu’un seul site, et rien n’indique que le stock d’uranium hautement enrichi de l’Iran ait été affecté.
Reste la question clé ; quelle sera la riposte du régime des mollahs ? Ce dernier ne peut pas rester inerte mais risque d’être frappé très durement par les Etats-Unis s’il fait monter les enchères en frappant, comme il l’a menacé dernièrement, les bases américaines dans la région, soit directement, soit via ses alliés du Hezbollah, du Hamas, des milices chiites irakiennes ou des Houthis au Yémen. Se limiter à une riposte sur Israël serait plus prudent, mais risque de s’avérer insignifiant. Israël aurait intercepté la quasi-totalité des quelques cent drones tirés par l’Iran en représailles, sans doute grâce à son système ultra moderne de laser anti-aérien. En tout état de cause, le risque de contagion régionale semble minime, ne serait-ce que parce qu’aucun Etat dans la région, quoiqu’il pense du régime israélien, n’est prêt à prendre les armes pour l’Iran, perçu comme facteur clé de déstabilisation. Téhéran a promis « l’enfer » à Israël, suivant la rhétorique sanguine, « retenez-moi ou je fais un malheur », qui cache habituellement l’impuissance.
7 commentaires
La rhétorique sanguine ? sanguinaire ?
Les têtes ” chercheuses” du programme nucléaire iraniens ont été envoyées en enfer ce qui laissera du répit à Israël et à la communauté internationale. La guerre sera durable tant que l’islam sera la base de ces peuples pour motiver leurs sinistres actions.
On dit que 80% du peuple esclave iranien ne supporte plus ces infâmes mollahs.
Mais quand va-t-il enfin se soulever et virer pour l’éternité ces monstres infâmes et sanguinaires, et à l’identique de leurs pratiques du diable les condamner à mort et les pendre tête en bas ?
Israël va j’espère les y conduire. David contre Goliath et l’on sait qui a gagné ! L’Ukraine vaincra aussi. Ensuite, l’Afghanistan et tant d’autres “assasinocratie, barbarocratie, poutinocratie”, venin mortel du monde libre !
Le régime des mollahs est très contesté en Iran, ils n’ont absolument pas les mains libres pour pouvoir riposter contre Israël. L’armée iranienne n’attend que ça pour pouvoir prendre le pouvoir un peu à la manière de ce qui s’est passé en Égypte. Si l’Iran pouvait se débarrasser des mollahs et des gardiens de la révolution, le peuple iranien pourrait enfin respirer et profiter des richesses de ce beau pays. Malheureusement, ça ne pourra pas se passer sans douleurs.
Ce qui est étonnant, c’est que personne ne met en évidence le parallélisme entre les impérialismes russes et israéliens. Ce serait culturellement et ataviquement fondé puisque la majorité des israéliens actuels ne sont pas sémites, mais russes, de naissance et/ou d’origine.
Souvenez-vous que c’est la France qui a permis le développement du nucléaire ( civil, mon œil)
En Iran
Pourquoi et en échange de quoi ????
Au moment d’écrire ces lignes, l’Iran possède un peu plus de 400 kg d’uranium enrichi à 60%. Il faut qu’il soit enrichi à 90% pour être utilisable dans des bombes. Pour enrichir le combustible, il faut littéralement trier les isotopes 235 qui sont fissiles, bons pour faire une bombe, des fertiles 238 qui ne sont pas utilisables. Leurs caractéristiques chimiques étant les mêmes, la seule manière de procéder est d’utiliser le fait que les 235 sont d’un poids plus faible que les 238 en les séparant physiquement avec des centrifugeuses, ce qui demande beaucoup de ces machines et beaucoup de temps. C’est pourquoi l’armée israélienne a attaqué Natanz. Cela ne fera probablement que retarder l’enrichissement du stock d’uranium, parce qu’aucune bombe conventionnelle actuelle ne peut pénétrer assez loin sous terre pour atteindre les centrifugeuses profondément enterrées. Cela donne tout de même du temps, dépendamment des dégâts, en espérant que le régime iranien se décompose et que ce qui en sortira sera moins hostile à Israel et à l’occident.