Le débat économique autour de l’immigration oppose deux lectures. D’un côté, le think tank Terra Nova estime que l’immigration est nécessaire pour compenser le vieillissement démographique et soutenir les secteurs en tension. De l’autre, l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) affirme que l’immigration aggrave les déséquilibres budgétaires et affaiblit la productivité globale. Que faut-il en penser ?
Sur la base des données de l’OCDE pour la période 2006-2018, l’économiste Sylvain Catherine a comparé le coût et la contribution des immigrés et des natifs aux finances publiques. Son constat est très net: l’immigré moyen coûte, certes, 6 % de moins que le natif moyen (ratio de 0,94), mais il coûte presque le double dans des postes de dépenses comme le logement et 30 % de plus en politique familiale et en assurance chômage. Lorsque l’on regarde de près le tableau de l’OCDE, on se rend compte effectivement que le ratio est égal ou supérieur à 1 pour quatre types de dépenses : maladie / invalidité (1), politique familiale (1,35), chômage (1,29), logement (1,81). En revanche, il est de 0,94 pour la santé, 0,29 pour l’éducation, 0,88 pour la retraite. Pour l’économiste, cela s’explique par le fait qu’un immigré « a très peu de chance d’être en âge d’aller à l’école, et un peu moins de chance d’être déjà à la retraite ».
Sylvain Catherine remarque toutefois que si l’immigré moyen coûte « un peu moins », il contribue aussi « nettement moins » : 12 % en prélèvements obligatoires en moins par rapport à un natif. Il se fonde cette fois-ci sur un autre tableau de l’OCDE qui montre les recettes relatives par habitant dans le budget de l’État. De manière générale, le ratio entre un immigré et un natif est bien de 0,88. On peut lire, dans le détail, que l’immigré moyen paie 10 % de taxes indirectes en moins que le natif ; 1 % de taxes sur le capital en moins ; 7 % de contributions sociales employeur en moins et 21 % de taxes et de contributions sociales sur le logement en moins.
Ce n’est pas tout. L’OCDE permet aussi d’évaluer la contribution fiscale nette d’un immigré par rapport à un natif, c’est-à-dire la différence entre ce qu’il coûte et ce qu’il rapporte à l’État. Elle est de -0,85 pour un immigré et de -3,25 pour un natif. Sylvain Catherine utilise ces chiffres pour quantifier la part du déficit public attribuable à la population immigrée. Il en déduit qu’elle est disproportionnée par rapport à leur poids dans la population générale : elle explique 20 % du déficit public (0,85 / (0,85 + 3,25) = 20 %), alors qu’elle représente environ 10 % de la population totale.
Contrairement à ce qu’affirme Terra Nova, on ne peut pas vraiment dire que l’immigration soit une chance pour nos finances publiques. Oui, certains flux migratoires répondent à des besoins économiques ponctuels. Le problème est que l’État accorde presque autant de droits, d’avantages et d’aides sociales aux immigrés qu’aux natifs. Il alimente ainsi des comportements opportunistes, voire parasitaires, même s’il existe évidemment autant de situations différentes qu’il y a d’individus. Quant à la question démographique, elle va de pair avec une politique d’assimilation, à la manière de pays comme la Suisse. Or, l’État-providence à la française est un véritable obstacle.
18 commentaires
Les chiffres sont d’accord avec la morale.
Faire venir des immigrés parce que leur travail va permettre de payer notre politique sociale (que le monde nous envie mais que personne ne veut copier) est amoral. C’est de l’exploitation capitalistique.
Donc Terra Nova défend le grand capital.
J’ai une petite difficulté avec votre commentaire!
1. Est-ce la simple ironie?
2. Est-ce cynisme pur?
3. Est-ce une simple règle des règles économiques?
4. Est-ce de la simplissime politique gaucho-basique?
C’est du réalisme
Les dégâts comptables ne sont rien comparés aux dégâts civilisationnels!
Absolument, oui !
Quelle surprise ! Moi qui croyait, selon le prophète Mélenchon, que l’immigration était une chance pour la France !
Ce n’est pas politiquement correct de conclure que l’immigration n’est pas une chance pour le pays, mais c’’est probablement plus proche de la réalité que la version officielle. Merci pour ces data.
Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour constater que ça coûte plus que ça rapporte …. On ne parle pas non plus des dégâts qu’il faut financer (l’affaire Nahel, les « explosions de joie » à chaque événement festif etc etc )
On ne parle pas non plus des sommes envoyées par les immigrés à leurs familles restées dans leur pays d’origine ! Manque à gagner : TVA sur des dépenses qui ne se feront pas en France, sans compter des déductions fiscales à la clef. cf. information par Sarah Knafo !
Le problème en France est qu’aucune enquête n’est réalisé sur l’employabilité de l’immigration en France. Les allemands en ont fait une dont les résultats sont sans appel:
Depuis 2015, l’immigration de masse incontrôlée n’apporte quasiment pas de travailleurs qualifiés en Allemagne. Seuls 460.000 des Syriens, Afghans, Somaliens ou Irakiens entrés dans le pays ont actuellement un emploi, et la plupart d’entre eux n’occupent que des postes sous-qualifiés. Parmi les autres, 235.000 sont au chômage et 437.000 autres sont à la recherche d’un emploi… rien d’étonnant à cela, 88 % n’ont pas de diplôme professionnel. Seuls environ 4 % ont une formation professionnelle, 7 % une formation universitaire. La formation des réfugiés est également décevante ; sur les 25.000 candidats (issus des huit principaux pays d’origine des demandeurs d’asile) à une place d’apprentissage 15.000 (60 %) n’ont pas été retenus en raison de leur trop faible niveau. (Le Figaro).
Voici un lien qui vous aidera :
https://laviedesidees.fr/L-immigration-un-atout-pour-le-dynamisme-economique
Bonne lecture
Un prix Nobel d’économie avait déjà fait cette démonstration.
Bien à vous
Plus on fait venir des immigrés plus, cette population va manquer aux pays, surtout si ces immigrés ont fait un peu d’étude. Faire venir des immigrés pour des travaux que le français ne veut plus faire, cela s’appelle du néoeclavagisme, qui s’apparente à du racisme, car nous sommes trop intelligence pour faire ces bas travaux comme la vaisselle dans des restaurants ou viennent manger les bobos parisiens socialistes
J’ai dû mal à suivre et comprendre ces chiffres globaux trop théoriques. Je constate que l’économie française à besoin de l’immigration. Il suffit d’observer le personnel important issu de l’immigration qui occupe la plupart des postes de nettoyage, entretien, et autres services ambulatoires indispensables au fonctionnement, en plus tous habillés en noir à la clinique où j’ai séjourné. Pour les taxis ou VSL c’est le même phénomène. Sur quatre trajets, deux chauffeurs dont l’origine ne me pose pas évidemment de problèmes. Que voulons-nous, soyons honnêtes, cette population rapporte bien plus qu’elle ne coûte, et permet surtout le fonctionnement des entreprises diverses. Sans eux, point de solution.
Bonjour, la question n’est pas de savoir si l’économie française a besoin de l’immigration ; la question est de savoir s’il est juste de conférer quasiment autant d’aides sociales (et autres avantages) aux nationaux qu’aux immigrés en situation régulière et donc d’augmenter le déficit de manière significative.
Il y a un biais dans votre analyse. Les immigrés occupent des emplois faiblement qualifié. Leur salaire est donc moins fort ce qui justifie alors les aides publiques. Mais si vous employez un natif avec un salaire similaire alors il coutera plus cher qu’un immigré puisque le salaire est ce qui déclenche les aides publiques. Il aura donc les même aides publiques et coutera plus cher tout en rapportant autant. Il faudrait vous intéresse au niveau des salaires des immigrés avant de faire ce type de comparaison.
Bonjour,
Pour compléter votre commentaire qui, même s’il n’est pas totalement faux, mérite tout de même un éclaircissement, je vous suggère, ainsi qu’à chacun(e) d’entre vous à lire l’article dont je vous mets le lien ci-dessous :
https://lesalonbeige.fr/le-travail-que-les-francais-ne-veulent-pas-faire
Vous comprendrez aisément pourquoi après l’avoir lu. Si les politicards de cet état-nounou pouvaient se défaire du MEDEF et de nos éternels syndicats incompétents, inutiles, très coûteux et surtout très très très parasitaires (encore faut-il avoir le courage politique et courage tout court), et également diminuer drastiquement leur somptueux train de vie (parait-il qu’il y a eu l’abolition des privilèges… Ah oui ? Pour qui ?), on pourrait peut-être avoir des salaires plus décents font chacun pourrait profiter et ainsi virer toutes les aides et relancer l’économie. Cela redonnerais du baume au cœur, remonterait les troupes et remettrait les gens au travail. Mais bon, cela ne va pas plaire à tous ces gauchistes-boboïstes qui ne savent pas (et ne veulent surtout pas savoir) ce qu’est être gérant d’entreprise et qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Bonne lecture
Ca alors, c’est un scoop ! Terra Nova, Macron, Melanchon et toute la Gôô^che nous mentiraient depuis des décennies !
Moi qui croyait que les déficits et la Dette tombaient du ciel ! Grosse désillusion ! On ne pourrait pas se fier à la parole de nos élites ? En fait on est pas allé assez loin ! On devrait essayer : plus de migrenvahisseurs, plus de mouins à vent, plus de fonctionnaires, plus de chômeurs, plus d’incendiaires, plus de poignardeurs, plus de dealeurs, plus de ZFE, plus de normes, moins de prisons, etc … ! La voila la solution des tinque-tanques, genre terra vieilla ! Macron et Mélanchon, les sauveurs de la France ! Demandez le programme !