Le wokisme frappe maintenant le plus célèbre des guides gastronomiques.
The Telegraph (7 juin 2025) vient de consacrer un article à plusieurs études ou opinions anglaises et américaines qui entendent faire tomber le guide Michelin de son piédestal. Tout le monde connaît ce guide gastronomique, l’un des plus anciens au monde puisqu’il remonte à 1900. Les étoiles, jusqu’à trois, qu’il distribue aux meilleurs restaurants ont contribué au prestige de la cuisine française, la plus réputée qui soit. Depuis de longues années maintenant, le guide s’est internationalisé et il est aujourd’hui présent dans plusieurs dizaines de pays.
Habitué aux polémiques (on se souvient de la parodie sous la forme du guide Duchemin dans L’Aile ou la cuisse), il subit une nouvelle attaque, toute anglo-saxonne cette fois : il serait « raciste », « européocentré » et « élitiste ». Rien que cela !
En effet, des universitaires anglais et américains ne décolèrent pas contre un guide qui, entre autres griefs, célèbre des pratiques gastronomiques européennes « obscures » et qui favorise de manière scandaleuse des restaurants qui adhèrent à une esthétique culinaire européenne, qu’il s’agisse des ambiances, des présentations des plats ou encore des techniques culinaires. La preuve ? Il n’existe pas de guide Michelin en Inde ou en Afrique. Quel scandale !
En réalité, cette attaque provient des tenants de la « décolonisation alimentaire », qui n’est autre qu’une entreprise de reconnaissance et de valorisation des cuisines dites marginalisées en raison de leur culture non occidentale. Autrement dit, nous sommes en présence d’une branche du wokisme qui entend remettre en question l’héritage délétère de la colonisation se manifestant par un façonnage des goûts à travers le monde.
Le guide Michelin s’est immédiatement défendu en rappelant que les critères de classement qu’il appliquait étaient universels, à savoir l’harmonie des saveurs, la qualité des produits, la maîtrise des techniques, la personnalité du chef et la régularité. Des critères jugés artificiels par nos universitaires « décoloniaux ».
Manifestement le guide rouge, comme on l’appelle couramment, ne l’est pas assez aux yeux de nos gauchistes…