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Nos cousins québécois nous ressemblent : ils aiment la grève !

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Il n’y a pas que les Français qui aiment faire grève. C’est aussi le cas de leurs cousins d’outre-Atlantique. Depuis 2023, la Belle Province connaît une augmentation sans précédent des « mouvements sociaux ».

Alors que 101 grèves ont été recensées en 2022 au Québec, 691 l’ont été en 2023 (+586%). Le record, qui datait de 1974, a été pulvérisé. En 2024, il tombait à nouveau avec 759 grèves (+9,8%). Et la cadence ne semble pas ralentir en 2025, avec 378 grèves recensées au cours des deux premiers mois de l’année, soit déjà la moitié de l’année dernière.

Ce phénomène s’explique par la hausse des prix et par la pénurie de main d’œuvre. Les salariés ont très bien compris que les employeurs craignent de perdre la main d’œuvre qualifiée qu’ils auront grand-peine à retrouver. Ils hésitent d’autant moins à faire pression pour des revalorisations salariales qu’ils savent qu’ils peuvent facilement retrouver un emploi en cas de licenciement.

Cette augmentation de la conflictualité du travail a poussé le gouvernement du Québec à déposer un projet de loi visant à encadrer le droit de grève. Il s’agirait d’une part de donner au gouvernement la possibilité d’imposer un service minimum dans tous les secteurs d’activité, comme cela existe déjà pour la santé ; et d’autre part, de lui permettre de mettre fin à une grève s’il estime qu’elle « cause ou menace de causer un préjudice grave ou irréparable à la population ». Bref, comme l’a dit le ministre du Travail Jean Boulet, l’objectif est de protéger la population quand elle est « prise en otage » par l’exercice du droit de grève.

Mais ce projet, comme le dénoncent nos collègues de l’Institut économique de Montréal (IEDM), ne va pas assez loin dans le sens où il laisse de côté le secteur public. Or, la forte progression des grèves de ces dernières années est attribuable en grande partie au secteur public qui représente 89% de toutes les grèves depuis 2023 au Québec.

Non seulement ces grèves du secteur public pénalisent toute l’économie québécoise – de nombreux parents sont empêchés d’aller travailler quand les enfants ne vont pas à l’école par exemple – mais elles incitent les salariés du secteur privé à se mettre en grève. En effet, lors de la grande grève de 2023, le gouvernement québécois, qui proposait au départ une augmentation de salaire de 9% sur 5 ans, a fini par octroyer une hausse de 17,4%. De quoi donner des idées aux autres !

Pour l’IEDM, si le gouvernement ne se donne la possibilité d’imposer un service minimum et de mettre fin à une grève que dans le secteur privé, il ne s’attaque pas vraiment au problème de la « gréviculture ».

Il n’en va pas autrement en France où le secteur public est à l’origine de la plupart des grèves, notamment dans les transports. Un service minimum tardant à se mettre en place, la privatisation des transports publics pourrait être la solution.

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