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Ouest France promeut le « droit à la nuit »

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En 1981, l’inénarrable Jack Lang saluait le passage des ténèbres à la lumière. Aujourd’hui, écologisme et antispécisme obligent, c’est l’inverse.

La peu libérale fédération de la protection de la nature, France Nature Environnement, a lancé fin 2024 l’opération Sentinelles de la nuit, des bénévoles qui signalent « les pollutions lumineuses ». Le quotidien régional de gauche Ouest France (31 mai-1er juin 2025) vient de faire paraître un article dithyrambique dont il a le secret. Son titre ? « « Ces sentinelles défendent leur ‘droit à la nuit’ ». Reportage.

Dans une ville de Loire-Atlantique de 2.400 habitants, le président d’une association intitulée « Terre et mer pour l’avenir du vivant » participe nuitamment « avec un petit commando pacifique (ouf !) de trois autres bénévoles » à l’opération dite Sentinelles de la nuit. Celle-ci vise à vérifier que toutes les lumières sont éteintes. Le « commando » est satisfait puisque la ville est pour l’essentiel plongée dans le noir avant même l’heure fatidique, une heure du matin. Mais quelle déception à l’arrivée au port, largement éclairé ! Certes, un chalutier rentre (quelle importance ?), mais « ces éclairages qui illuminent la mer, ça perturbe particulièrement les poissons ». Plus loin, un particulier a laissé un projecteur allumé : « Là, c’est du domaine privé, on ne peut rien » (mais que fait le législateur ?!). Le président de cette association commente : « On est un peu des emmerdeurs (sic). Nous, tout ce qu’on défend, c’est le droit à la nuit ».

On peut comprendre que, comme l’explique le responsable juridique de France Nature Environnement, « les illuminations dérangent la faune nocturne, mais aussi provoquent des troubles du sommeil, empêchent de voir les étoiles et coûtent cher à la commune en énergie ». Mais cela n’autorise pas pour autant à parler d’un « droit à la nuit ».

Ce dernier point peut apparaître dérisoire, il est de la plus haute importance. En effet, depuis la consécration des droits de l’homme dans les déclarations des années 1770-1790 en Amérique, puis en France, les opposants aux libéraux ont tenté de pervertir les droits naturels, ou droits-libertés, simplement « déclarés » pour la simple et bonne raison qu’ils sont consubstantiels à l’homme, donc préexistants à leur consécration textuelle, en leur ajoutant des prétendus droits, des droits-créances, inventés de toutes pièces selon les lubies de leurs concepteurs. Dès la Révolution française, des droits dits sociaux ont pu être imaginés, à savoir des prétendus droits qui n’exigeaient pas de l’État la seule mission de les garantir (par exemple assurer la sécurité de l’individu et de ses biens), mais une action positive (par exemple créer des emplois ou assurer des aides sociales) et par définition dispendieuse (car il faut bien trouver de l’argent pour distribuer les droits et pour payer les fonctionnaires chargés de cette tâche).

Ces prétendus droits économiques et sociaux présentent la particularité d’être sans limites. Le plus connu, consacré par le législateur, mais pas par le constituant, en 1848, aura été le « droit au travail ». Depuis lors, l’inventivité des socialistes de tous poils a été stupéfiante, du « droit à la paix » (que l’on pourrait utilement brandir face à Vladimir Poutine…) au « droit à un jardin potager » cher à nos Ecologistes lors de la dernière campagne des élections européennes.

Ce que nous appellerons des faux droits de l’homme sont d’autant plus dangereux qu’ils en viennent à porter atteinte aux vrais droits. D’abord parce qu’ils vont dans le sens des réactionnaires et des ultraconservateurs qui en profitent pour jeter le bébé avec l’eau du bain sous couvert de critique de l’individualisme inévitablement forcené et du « droit-de-l’hommisme ». Ensuite parce que les dépenses publiques gaspillées à couvrir les frais des « droits-créances » manquent à la garantie effective des « droits-libertés » (comme on ne le voit que trop aujourd’hui avec un État incapable d’assurer convenablement ses missions régaliennes).

Il faut bannir du vocabulaire les « droits à ». Si la « pollution nocturne » inquiète, elle peut être aisément jugulée dans l’espace public du fait même du coût de l’énergie (mais en pesant les risques éventuels pour la sécurité des citoyens). La pollution des droits de l’homme, elle, est autrement périlleuse. De jour comme de nuit.

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8 commentaires

Broussard 7 juin 2025 - 7:54 am

pas un peu illuminés, ces insomniaques ?
l’avis des poissons, prétendument particulièrement perturbés par l’arrivée d’un chalutier, ne serait-il pas un élément de poids dans leur argumentation ?

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Emmanuel 7 juin 2025 - 9:35 am

Rappelons qu’en menuiserie le synonyme de gauche est tordu, vrillé.
Le contraire est plan.

Les menuisiers ont du bon sens.

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duriez 7 juin 2025 - 11:05 am

L’excès nuit en tout, seul le bon sens a un pouvoir régulateur. Hélas notre monde individualisé devient de plus en plus un regroupement de consommateurs et d’idéologues d’autant plus nuisibles que s’accroît la crédulité des individus, laquelle est inversement proportionnelle à leur culture générale. La solution est connue, la mettre en œuvre prend du temps et les décideurs ne connaissent aujourd’hui que l’instant et le temps de la prochaine élection.

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Jacobs89 7 juin 2025 - 11:30 am

De plus, c’est sans compter la politique habituelle de France Nature Environnement en faveur curieusement les implantations massive de turbine éolienne dans la campagne française. Impossible ici, de lui faire condamner explicitement ces hérésies économique, alors même que les riverains – ne parlons pas les nuisances aux animaux – sont confrontés la nuit aux feux de signalement qui ornent ces monstres d’acier, tueur de rapaces et de chiroptère de plus de 200 m de haut, et baignent à des kilomètres à la ronde, l’environnement naturel de leur lumière glauque clignotante, sans parler du bruit sourd de leur pâle dans le vent qui emm… le paysan.

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poivre 7 juin 2025 - 7:44 pm

La nuit de tout temps a fait peur, voire terrorisé l’homme. Le monde moderne a débarrassé l’homme de cette terreur. Il faut être escrologiste pour réclamer le droit à la nuit à corps et à cris.

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Tharpon 8 juin 2025 - 10:06 am

Les droits à la nuit ??? Et les devoirs de ces 4 pekins qui se croient sauveurs du monde pour avoir l’impression d’exister ? J’aimerais bien les voir dans le boulot qui les fait vivre, ce qu’ils donnent. Ils oublient que leur vraie contribution à l’humanité c’est qu’ils produisent tous les jours….peut être sont ils payés à ne rien foutre justement…. ?Comme trop de monde ici présent

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Le Lys dans la vallée 8 juin 2025 - 6:02 pm

J’habite un village rural… la nuit l’éclairage est éteint, et j’en suis plutôt content pour me promener regarder les étoiles… mais ce n’est pas forcément adapté à des villes, et cela pose en effet la question de la sécurité. Même si certains commerçants pourraient en effet éteindre leurs vitrines (pas toujours très esthétiques) en pleine nuit. Bref, un peu de bon sens mais pas de folie socialiste, est certainement possible. En outre, Ouest-France est un journal véritablement calamiteux au plan idéologique. En fait, ce gauchisme bon teint n’est que l’expression inconsciente d’un vieux fond réactionnaire inavoué. Ne pouvant plus se réclamer ouvertement d’un conservatisme social agrarien ou nobiliaire, ils se sont reconvertis dans l’euro-socialisme bureaucratique. C’est la nouvelle “noblesse de robe”, fiscale, autoritaire et étatique.

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Titi 9 juin 2025 - 4:51 pm

Lorsque l’éclairage public pénètre dans mon appartement, il empiète sur ma propriété privée. Pire, le lampadaire est lui même fixé sur le mur de mon immeuble.
Si vous reagardez une rue, vous voyez la lumière directe de tous les lampadaires. Cet éblouissement n’aide aucunement la visibité, voire même est défavorable. Il faudrait que la lumière soit dirigée selon un cone, tel que l’éclairage un point de la voie public soit, au plus, éclairé directement par 2 ou 3 lampadaires maximum. Et qu’un abat jour empèche l’éclairage direct des fenêtres des habitations.
L’article parle d’écologie, mais l’éclairage est une pollution qui touche énormément les lieux privés. Il n’y a pas, à ce que je sache, de moyen de faire cesser cette pollution en faisant une demande au coupable, la mairie.

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OSZAR »